Via la compagnie Expotur, coût 950 000 pesos (avec un traducteur anglais)
Mon amoureux et moi avions grandement entendu parler de la Ciudad Perdida, qui consiste en une randonnée de 4 (ou 5) jours dans la jungle pour aller découvrir cette ancienne cité indigène abandonnée qui fut découverte dans les années 1970.
Nous ne le savions pas encore, mais cette magnifique et inspirante randonnée allait être aussi l'une des plus ardues jusqu'à maintenant entreprises. Prévoyez de bons souliers de randonnée, beaucoup de chasse moustique (on voit clairement en Colombie qui a fait le trek, leurs jambes étant recouvertes par de grosses piqûres rouges), des vêtements isolants (c'est très humide dans la jungle, vous ne voulez pas que vos vêtements restent mouillés durant tous le trajet), un imperméable et environ 1,5 litres d'eau pour la première journée. Les guides vous rempliront vos gourdes d'eau potable par la suite. Évitez de trop charger votre sac à dos, car vous le porterez tout au long du trek.
La première journée, au départ de Santa Marta, nous nous rendons vers 9:30 en direction du village El Mamey, où nous déjeunons. Par la suite, nous entamons la montée pour un 4-5h de marche. J'ai personnellement trouvé la première journée très difficile, car nous étions exposés au soleil avant de pénétrer dans la jungle dense. Les guides rapportent que la seconde journée est la plus ardue, comme nous effectueons un 6-7h de marche. Pour ma part, j'étais mieux préparée mentalement lors de la seconde journée, donc j'ai trouvé plus éprouvante la première journée. En plus, lors de la seconde journée, nous sommes plongés dans un décor enchanteur, avec des papillons colorés virevoltant autour de nous, ce qui rend le tout plus motivant.
Jour 1: Nous nous rendons jusqu'au premier campement, qui est situé près de petites cascades et piscines naturelles. Nous avons été très bien nourris (poulet, riz, légumes, fruits).
Le campement est extérieur, les lits superposés étant recouverts d'un moustiquaire pour nous protéger contre les moustiques. La nuit, sachez que si vous devez aller aux toilettes, veuillez bien secouer vos souliers, question de vous assurer qu'il n'y a ni serpent ni araignée s'y cachant.
Jour 2: Les guides vous réveilleront vers 5h du matin pour le déjeuner, si les singes hurleurs et les oiseaux ne vous ont pas réveillés au préalable.
En chemin, vous passerez par différents villages indigènes. Vous irez jusqu'au deuxième campement, où vous dinerez et aurez un moment pour vous rafraichir dans la rivière (très fraîche, je dois dire!). Vous vous remettrez ensuite en route pour atteindre le troisième campement, où vous dormirez, soit dans un hamac, soit dans un petit lit superposé.
Village indigène; certains visiteurs choisissent de prendre des photos avec les enfants du peuple Koguis. Personnellement, je me suis gardée une petite gêne, ayant le souci de respecter leur vie privée (sachez que ce n'est pas un jugement ici à l'égard de ceux qui photographient les enfants, c'est seulement ma vision des choses).
Et oui, préparez-vous mentalement à être mouillés en cours de route, c'est inévitable! Cette traversée semble simple, mais faites attention où vous posez les pieds. L'assistance des guides sera parfois nécessaire, selon la force du courant. Nous avons eu de la chance, il faisait soleil, ceux qui sont arrivés après nous ont été confrontés à une pluie torrentielle et ont eu de l'eau jusqu'en haut du nombril lors de la traversée.
La végétation tropicale et la faune est à couper le souffle. L'ascension, aussi difficile soit-elle, vaut le détour. Tout au long de votre séjour, vous en apprendrez notamment sur le peuple indigène, la nature, la production de cocaine (etc.) par vos guides.
En plus des membres de votre groupe (le nôtre était constitué de deux français, un américain et de gens des Pays Bas), vous vous ferez d'autres petits copains mignons en cours de route.
Jour 3: C'est le grand départ pour la cité perdue, qui se trouve à environ 1-2h de marche du troisième campement. Vous aurez 1200 marches de pierres étroites à franchir avant d'arriver au site archéologique en question. Bon courage!
Vous y trouverez environ 140 terrasses reliées entre elles par des systèmes de distribution d'eau.
Cette cité a été construite entre 500 et 1500 après JC par les indiens et elle fut abandonnée avant l'arrivée des espagnols. Deux chasseurs de trésors ont découvert la cité dans les années 1970 et l'ont pillée. Il faut savoir que lorsque les habitants d'origine décédaient, ils étaient enterrés avec leurs trésors. Aujourd'hui, des militaires, dont leur garde s'alterne aux 6 mois, occupent le site pour éviter d'éventuels nouveaux pillages.
La vue y est incroyable, montagnes verdoyantes et nuages se chevauchant.
Ici, on peut y voir les fondations des anciennes maisons et les murailles. Notez que la maison illustrée précédemment a été reconstruite pour permettre aux visiteurs d'avoir une idée de comment vivaient les indigènes de l'époque.
Après voir prise cette photo avec une vue digne d'une carte postale et déjeuné au sommet, il est temps de redescendre (en passant par les 12000 marches de nouveau, prudence de mise!) jusqu'au deuxième campement pour manger et y passer la nuit. Un autre 6h de marche est à prévoir.
Une fois arrivés au campement, profitez-en pour relaxer et vous baigner. Ce repos sera bien mérité! Inspectez bien vos lits aussi, car j'ai trouvé un petit ami (non toxique) qui tentait de s'y infiltrer.
Jour 4 : Vous vous remettrez en route pour le village El Mamey (6-7h de randonnée), où vous mangerez avant de repartir pour Santa Marta (1h de route environ).
Selon mes compagnons, la dernière journée a été difficile, la chaleur étant écrasante et le chemin étant très boiteux et comprenant plusieurs épisodes de remontrées/descentes. Pour ma part, ayant été très malade lors de la dernière nuit (j'ai passé la nuit éveillée aux toilettes où j'ai croisé, comble du malheur, deux tarentules) et étant donc trop faible/tremblotante pour marcher, les guides m'ont fait redescendre à dos de cheval. Sachez que si vous vous blessez lors de la randonnée, le cheval est inclus (dont le coût est d'environ 50 000 pesos), mais pas si vous êtes malade. Prévoyez-vous donc, au cas où, de l'argent supplémentaire. Un indigène m'a aussi accompagné lors de ma descente à dos de cheval. Lorsque je suis parvenue à manger et regagner un peu de force, nous avons réussi à communiquer, malgré mon espagnol limité. Il m'a parlé un peu de son peuple et m'a posé des questions sur mon pays (Canada).
Si vous êtes en forme et aventureux, je vous recommande cette randonnée, qui bien qu'éprouvante, vaut certainement le détour. Vous apprécierez d'autant plus votre confort (ah une bonne douche chaude, savourez-la!) au retour de votre séjour! Je vous souhaite une bonne découverte de la cité!
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